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me and calamity jane (ernest)

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Sally Hotchkiss
Sally Hotchkiss


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MessageSujet: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyVen 22 Juil - 4:00

Elle ne devait pas avoir plus de vingt ans, avec son ventre plat et ses grands yeux bleus. Elle était jolie. Pas spécialement engageante, mais drapée de ce charme inconvenant qu'ont les filles trop maquillées, trop désillusionnées. Ses cheveux roux tombaient en cascade sur ses épaules nues, crémeuses, et de son regard émanait une fierté déplacée. Dans ma tête, je la surnommais Calamity Jane. Calamity Jane savait danser. Elle ondulait lascivement contre la barre glaciale et métallique, avec une nonchalance presque choquante, et donnait à sa vulgarité des allures impériales. La dentelle noire dont elle se dévêtait soulignait ses formes à chacun de ses mouvements. Il y avait une sensualité dédaigneuse dans ses gestes. Elle se croyait spéciale. Différente de toutes les autres trainées qui se déshabillaient sur la scène du Bonnie’s.

« Ce sera quoi ce soir, Sally jolie ? » Je détachai mon regard de Calamity Jane et tournai mon attention vers le bar. Commandai une vodka tonic que j’avalai d’une traite. Laissai la brûlure de l’alcool s’insinuer dans mon esprit engourdi et le sortir de sa torpeur. Calamity Jane croisa mon regard et ses lèvres pleines esquissèrent un sourire. Levant mon verre, je lui fis un clin d’œil. « Tu vas pas la rejoindre ?» se moqua Pete, le barman. « Une autre fois peut-être. »

J’en doutais. La dernière fois, j’avais agi sans réfléchir. Sous le coup d’une impulsion irrésistible. Elle possédait la scène, avec ses longues jambes et ses airs sauvages, et l’espace d’une seconde, elle m’avait possédait, moi aussi. Sally avait déserté mon esprit, et une inconnue en avait pris les commandes. Elle avait quitté l’ombre fraîche du bar et était montée sur scène. Impavide. Elle avait dansé au rythme de cette étrange mélodie, qui flottait fréquemment à la limite de mon subconscient. Et moi, je l’avais laissé faire. Quelque chose, dans les murs du Bonnie’s et dans les yeux de Calamity Jane, me disait que ma place était sur cette scène.

Plus tard dans la soirée, Sally avait repris le contrôle. Elle s’était rhabillée, avait rejoint le bar. Piocha dans les deux cents dollars qu’elle avait amassés sur scène pour se payer à boire. Un dernier verre avant de rentrer. Une serveuse s’était approchée d’elle, avec un Bloody Mary. Offert par la maison, avec les compliments du patron. Sally l’avait échangé contre une vodka martini. Le lendemain, on lui avait apporté une vodka martini. Deux lignes au feutre noir sur la serviette en papier qui l’accompagnait. Retrouvez-moi demain à 15h. Mr. Aims-Black. Suivi d’une adresse, un café à Soho. Sally avait offert la vodka à la serveuse – j’crois qu’il veut t’offrir un job, le patron – et avait commandé une menthe à l’eau. Laissé la serviette sur le bar lorsqu’elle était rentrée. Elle n’était pas allée au rendez-vous.

Le lendemain soir, elle était assise à ce même bar, et entamait sa deuxième vodka tonic. « T’aurais pas vu le boss ? » demandai-je à Pete en lui tendant un billet. Sans lever les yeux de sa caisse enregistreuse, il m’indiqua le fond de la salle.

Il était là. Mr. Aims-Black. Il était seul, le dos tourné ; à moi, à Calamity Jane, au Bonnie’s tout entier. Il y avait dans sa posture quelque chose de froid, d’indifférent. Tout à fait en harmonie avec la manière dont il m’avait abordé. Distant. Il émanait de lui une aura sombre et dangereuse, et pendant une seconde, je me demandai s’il était seul par choix ou par fatalité. Ce qu’il arriverait si je m’aventurai trop près. Sans doute briserai-je le charme. Un pas dans son dôme de solitude calfeutré et je le ferai éclater comme une bulle de savon. Peut-être au contraire m’envelopperait-il dans son ombre ; à ses côtés, je me fonderai dans les meubles du Bonnie’s. Invisibles.

Quelques minutes à l’observer, et je choisi de faire ce pas. Rien ne se passa. Aucun éclat de verre brisé, aucun silence affligé. Aims ne se retourna pas. Un pas de plus. Toujours rien. Un autre, et le dos d’Aims se raidit. Un dernier, et je m’assis à côté de lui. Ses lèvres se pincèrent, je souris.

« Pourquoi cet air si sérieux ? » m’enquis-je d’un ton cajoleur. « On vous a posé un lapin ? »


Dernière édition par Sally Hotchkiss le Mar 26 Juil - 2:24, édité 2 fois
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Ernest S. Aims-black
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyVen 22 Juil - 9:58

J'aimais me dire que ce club était à moi. J'étais assis sur le comptoir et je regardais ce qui avait toujours été chez moi. A cette heure, le club était vide. Le silence, le calme qui y régnait, comme si le temps s'était arrêté. Mes yeux posaient sur la scène revoyait cette jeune femme ondulant son corps sur la musique. Ses cheveux caressaient ses épaules, ses mains agrippaient la barre de métal. Son corps bougeait à la perfection, la jeune femme était bien différente des autres danseuses présentes, elle était gracieuse et comme dans son élément, comme si elle était chez elle, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Dans l'ombre je voyais tout, comme si ce spectacle était pour moi, rien que pour moi. De là où j'étais, je pouvais voir la lueur de jalousie et l'étincelle d'amusement dans le regard des autres filles, mais surtout je voyais l'avidité, l'envie, le désir naitre dans celui des hommes. Ce qui rendait cette jeune fille si spéciale ce n'était pas seulement sa façon de se mouvoir, c'était également l'aura de mystère. Elle n'était pas ou ne semblait pas être une fille, mais plusieurs. Je me souviens de sa posture lorsqu'elle venue s'installer au bar, elle avait l'air magistrale, presque théâtrale. J'avais appelé une de mes serveuses. « Dis lui que c'est la maison qui offre et qu'elle était parfaite. » Mon regard se dirigea vers la porte, je me souviens avoir sourit quand je l'avais vu rentrer le lendemain soir. Vodka Martini avais je lancé à Pete avant même qu'elle ne commande quoi que se soit et j'avais griffonné à la hâte sur une serviette en papier. Retrouvez-moi demain à 15h. Mr. Aims-Black. Il fallait que je la vois, il fallait que je lui parle. Je voulais qu'elle travail ici, je ne le voulais pas pour le club, je le voulais pour moi. Elle m'intriguait.

Je jetais un coup d'oeil à ma montre. Dix-huit heures. Elle n'était pas venue. Pete venait tout juste de s'installer au bar et préparer tout ce qu'il avait à faire. Je pouvais entendre les filles glousser, piailler et jacasser. Je ne savais pas très bien se que je ressentais, j'étais en colère, j'étais énervé contre elle. J'étais déçu, j'étais perdu. « Pete, un whisky je te prie. » Pete arqua un sourcil, il avait l'habitude de ma voir boire, mais jamais aussi tôt. Je bus le verre d'une traite laissant couler le liquide dans ma gorge, une douce brulure vint me caresser œsophage calmant quelques instants cette vague d'émotion qui m'avait saisi. Je me dirigeais alors vers les coulisses, l'envers du décors, là où les filles enfilent leur tenu, là où elles se préparent pour vendre du rêve. « Mesdemoiselles, ce soir je veux que ce soit parfait. Un faux pas et je vous jure que vous allez avoir de mes nouvelles. C'est clair ? Je veux du désir, de la provocation, c'est compris ? » Je savais très bien qu'elles n'y étaient pour rien. Je savais très bien que j'étais injuste, trop froid, mais je n'étais pas mon père et elles allaient devoir s'y faire.

Bambi se déhanchait sur scène. Elle cambrait son corps, elle affichait des airs de princesse. Je ne voulais pas la voir, je ne voulais voir personne ce soir. Dos à la salle, je me sentais bien, je m'efforçais de ne pas penser à la langue attente, à la provocante délicatesse dont la brunette faisait preuve. Je lisais le journal, une bouteille à mes côtés. Je prenais soin d'être à l'écart, ici je n'étais pas n'importe qui, j'étais le roi. J'aimais montrer que j'étais au dessus de tout ça, je n'étais pas comme tout ces hommes avides de dentelles, de chairs, de corps dénudés, de sexualité. Je senti alors une présence dans mon dos. Des volutes de parfums me parvinrent, une odeur féminine. Je me raidi alors. La jeune brune s'installa près de moi, un sourire aux lèvres. « Pourquoi cet air si sérieux ? On vous a posé un lapin ? » me dit elle. « Les femmes sont inconstantes, il y a bien longtemps que je le sais. Vous n'êtes donc qu'une femme. » dis-je d'un ton froid et détaché.
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyLun 25 Juil - 4:36

« Les femmes sont inconstantes, il y a bien longtemps que je le sais. Vous n’êtes donc qu’une femme. » Qu’une femme. Qu’une seule. Essaie plutôt cent, peut-être même mille. Tu serais étonné de savoir combien de femmes différentes je peux être, rétorquai-je en moi-même. Toi-même, tu en connais déjà deux. Qu’une femme. Mon regard s’assombrit face à cet affront, mais Sally le balaya d’un petit rire de gorge. « Quel étrange point de vu, venant d’un homme qui ne travaille qu’avec des femmes. » commenta-t-elle. « Mais vous avez sans doute raison. Les femmes sont inconstantes, et celles qui ne le sont pas se voilent la face. Elles s’attachent à suivre les règles du jeu, les instructions les plus saugrenues, écrites au feutre noir sur une serviette en papier. » Une serviette en papier, accompagnée d’une vodka martini. « Sans se rendre compte ce jeu n’a pas de règles. De toute façon, même celles qui ne le sont pas le deviennent, tôt ou tard. Si tôt que cette révélation se sera imposée à elle, comme une épiphanie. Alors elles seront aussi désillusionnées que nous, pauvres filles volages, et rejoindront les rangs... » Après une seconde de réflexion. « Sauf les putes, peut-être. Les putes, c'est la constance même. » Avant de lui lancer un clin d’œil. Se rendait-il compte que je me moquais de lui ? Sans doute. Peut-être pas. En vérité, je m’intéressais à la constance des femmes comme à ma première chemise. Ce qui m’intriguait réellement, c’était de savoir ce qui avait fait naître cette opinion en lui. Qui était-elle, et qu’avait-elle fait pour lui déplaire à tel point qu’aucune femme ne saurait jamais plus trouver grâce à ses yeux ? Etait-ce une mère, une fiancée, une sœur ? Pendant une seconde, je l’imaginai abandonné devant l’autel. Etait-il aussi froid et détaché, ce jour là ? Avait-il cette posture défensive, dans son costume trois pièces ?

J’observai son profil, sans m’en cacher. Cheveux sombres, sourcils contrariés. Des yeux angulaires, dont je n’arrivais pas à capter le regard. Lèvres pleines et charnues, une barbe de trois jours. Je m’attardai sur ce dernier trais. Me demandai quelle en serait la rugosité sous ma langue. Et remontai vers ses yeux. Et puisqu’il ne daignait tourner la tête, je sautai à même le bar, m’assis sur le comptoir, afin de lui faire face, reposai mes pieds sur le tabouret que je venais de quitter.

Sur scène, Calamity Jane couronnait son show d’une figure provocante. La silhouette cambrée qu’elle affichait invitait la main à glisser le long de ses reins. Une salve d’applaudissements hébétés suivit. Le dos raide, elle ramassa les billets à ses pieds et s’éloigna, sans un regard pour son public ahuri. Je pariai qu’elle était constante, elle.

Mr Aims-Black n’applaudit pas. Il n’était pas asservi aux hanches de la rousse. Je me demandai une seconde s’il m’avait applaudi, moi. S’il m’avait revu danser pour lui derrière ses paupières closes, plus tôt dans la journée, alors qu’il m’attendait. Sans doute pas. Peut-être que si. Je détournai mes yeux de la scène et croisai le regard du patron pour la première fois. Le temps s’arrêta une seconde. Les applaudissements cessèrent, la clameur des conversations devint un murmure. Une décharge, dans mon corps. Une fraction de seconde plus tard, je détournai les yeux. Les applaudissements reprirent en même temps que les conversations. Je replongeai mon regard dur dans ses prunelles indifférentes. Rien ne se passa. Évidemment. Un sourire étira mes lèvres. Stupide, stupide Sally ! J’avais besoin d’un verre. « Où est-elle ce soir, votre constance, Mr Aims-Black ? » taquinai-je. « Pas de Bloody Mary ? Pas de vodka martini ? Vous m’en voyez déçue. »
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyLun 15 Aoû - 5:34

    Le parfum féminin qu'elle portait venait me chatouiller les narines, j'eus soudain l'envie de fuir, pourtant ce parfum m'était étrangement familier. Mais c'était une odeur de femme. Je me sentais mal à l'aise avec elle près de moi, et j'avais la sensation que tous les yeux se braqués sur moi alors qu'ils auraient dut être en direction de Bambi, celle qui s'échinait sur la scène, justement pour que tous les regards soient braqués sur elle. Un petit rire de gorge. Voilà la réponse que la jeune femme me lança alors que je venais de lui donner mon point de vu sur les femmes, reine de l'inconstance. « Quel étrange point de vu, venant d’un homme qui ne travaille qu’avec des femmes. Mais vous avez sans doute raison. Les femmes sont inconstantes, et celles qui ne le sont pas se voilent la face. Elles s’attachent à suivre les règles du jeu, les instructions les plus saugrenues, écrites au feutre noir sur une serviette en papier. Sans se rendre compte ce jeu n’a pas de règles. De toute façon, même celles qui ne le sont pas le deviennent, tôt ou tard. Si tôt que cette révélation se sera imposée à elle, comme une épiphanie. Alors elles seront aussi désillusionnées que nous, pauvres filles volages, et rejoindront les rangs... Sauf les putes, peut-être. Les putes, c'est la constance même. » Ernest réprima un sourire, c'était de cette manière qu'il voyait les femmes et il savait à quel point cette vision était paradoxale dans le sens où il ne travaillait qu'avec des femmes. Dans les paroles de la jeune fille, je pouvais sentir qu'elle n'était pas sincère, elle se jouait de moi, et le pire, c'est qu'elle le faisait bien. « Il est vrai que je ne travail qu'avec des femmes. Il faut croire que je suis fou. Je préfère penser que je suis lucide, trop lucide pour tomber dans le piège. Mais je vous trouve bien présomptueuse. Est-ce pour vous donner un genre que vous dénigrer votre propre sexe ? Ne faites vous pas partie de ces femmes ? Celles qui sont inconstantes ? A moins que vous ne soyez une pute, au quel cas je m'incline. » dis-je d'une ton froid et détaché. Je sentais que j'avais répondu de manière trop sévère et trop virulente. Mais le fait est que les femmes me mettent mal à l'aise. Elle me mettait mal à l'aise.

    Ses yeux me fixaient si ardemment que je pouvais sentir son regard sur ma peau. Si elle continuait elle réussirait surement à me faire un trou dans le visage. Dommage, il s'agit de mon meilleur profile. C'est alors qu'elle sauta sur le comptoir, elle se trouvait alors face à moi et il m'était maintenant impossible d’échapper à son regard. Dans mon dos, je savais que le show de Bambi touchait à sa fin. Je pouvais voir, sans pour autant la regarder, son corps se cambrer, je pouvais lire l'envie sur le visage des hommes, et surtout, je pouvais voir cette expression de fierté, d’orgueil, le menton haut et le dos droit, Bambi sortait de scène dans une démarche aussi provocante que théâtrale. La brunette avait posé ses yeux sur la scène, je m'accordais alors la possibilité d'observer son visage. Elle avait des traits fins et élégants, il se dégageait d'elle une impression étrange, la sensation qu'elle avait déjà tout vécue ou presque, comme si elle avait eut mille vies. Sa bouche était joliment dessinée et sa posture impériale. Son cou était élancé et long, j'eus envie d'y glisser mes doigts juste pour avoir une idée de sa douceur, tout comme celle de sa peau laiteuse et blanche. Une baby doll, voilà ce à quoi je pensais en la voyant. Je n'eus pas le temps de défaire mon regard de son visage, que ses yeux croisèrent les miens. Je ne pouvais alors plus les défaire. A cet instant tout sembla se taire. La terre ne tournait plus, il n'y avait qu'elle et moi. Déjà-vu. Je me sentais nu et fragile, vulnérable. J'étais redevenu ce petit garçon d'il y a quelques années, et en même temps je ne m'étais jamais senti si vaillant, si puissant. Elle détourna son regard et je plongeais alors le mien dans mon verre. «« Où est-elle ce soir, votre constance, Mr Aims-Black ? » taquinai-je. « Pas de Bloody Mary ? Pas de vodka martini ? Vous m’en voyez déçue. » Mon visage se tourne vers Pete et un simple regard suffit pour que celui-ci apporte une coupe de champagne. C'est avec un regard espiègle et un air de défi, que je le lui tendis. « Etant donné l'inconstance des femmes, j'attendais que vous vous manifestiez, c'est chose faite. » Ce n'était pas la vérité, l'histoire dit plutôt que j'avais fait ouvrir une des meilleures bouteille à Pete et je lui avais demandé de me servir que lorsque je le manifesterais. De peur que la brunette ne se manifeste pas. La raison était simple, je déteste perdre le contrôle. « D'ailleurs Baby doll, auriez vous un prénom ? Un nom peut être ? Ou êtes vous simplement la reine de l'inconstance dans ce monde où on fait semblant ? »
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Sally Hotchkiss
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyMer 17 Aoû - 11:26

« Je ne dénigre rien du tout ; pour moi l’inconstance est la plus belle qualité que l’on puisse trouver chez une femme. Mais qui sait ? Peut-être changerai-je d’avis d’ici demain. »

Lorsqu’il me tendit la fine coupe de champagne, ses yeux brillaient d’une lueur espiègle, à laquelle mon cœur répondit par un pincement, le sourire de Sally figé sur ses lèvres. Si je ne connaissais pas l’homme qui l’arborait, je reconnaissais néanmoins ce regard. C’était un regard de gamin, fier de sa dernière trouvaille. Un regard désarmant, qui passait pour une fissure au milieu de ce visage dure. Un regard qui laissait entrevoir qu’il était capable de sourire, malgré tout. Un regard qui me hantait, aussi loin que remontent mes souvenirs. Quand au réveil j’essayais en vain de me souvenir de mes rêves, quand j’essayais de remonter le fil afin d’en retrouver la source, et que les silhouettes perdaient leurs visages et leurs noms, seul ce regard demeurait. Ce regard qui n’avait rien à faire dans les yeux de Mr Aims-black.

La mélodie qui flottait toujours à la frontière entre mon conscient et mon subconscient s’amplifia et se mêla à la musique qui résonnait au Bonnie’s. Ce soir, elle était mélancolique et incertaine, composée de rires de gamin et de respirations saccadées.

La voix cassante de l’homme qui me faisait face interrompit le cours de mes pensées et me ramena à la réalité. Je clignai des yeux, comme pour chasser les derniers reliquats d’un cauchemar, et me rendais compte que je n’avais toujours pas accepté la coupe tendue. « Etant donné l'inconstance des femmes, j'attendais que vous vous manifestiez, c'est chose faite. » Etourdie une seconde, je baissai les yeux sur la flûte, avant de me ressaisir. Je laissai Sally s’occuper du décorum pendant que je reprenais mes esprits. Cette dernière haussa un sourcil fin et plaqua un sourire sur ses lèvres peintes en rouges. Lorsqu’elle se saisit du verre, sa main effleura celle du jeune homme, et je fus rassurée de constater qu’il ne s’en dégagea ni étincelle, ni courant électrique, ni aucune autre fable de ce genre. Simplement la douceur de ma peau sur la sienne, de deux corps qui se frôlent. M’attendais-je à autre chose ? Non, bien sûr que non. Le mélange d’alcool et de fatigue me montait à la tête, je m’étais mise à rêver éveillée. C’était donc ça. Ce regard n’avait rien à faire en dehors de mon imagination, et encore moins au Bonnie’s, sur le visage de cet homme. Je me fustigeai intérieurement. Le manque de sommeil finissait par avoir raison de moi ; bientôt je devrai rendre les armes et dormir, et cela me terrifiait.

Pour l’instant, il fallait surtout que je me ressaisisse. Sally ferma les yeux et avala le champagne d’une traite – il était excellent, constatai-je – avant d’essuyer ses lèvres du revers de la main et de reposer la coupe sur le bar, à côté d’elle. « D'ailleurs Baby doll, auriez vous un prénom ? Un nom peut être ? Où êtes-vous simplement la reine de l'inconstance dans ce monde où on fait semblant ? » La reine de l’inconstance. Le boss aurait difficilement pu viser plus juste s’il avait essayé. Le titre amena un sourire sur les lèvres de Sally, un sourire sincère cette fois ci, et je me détendis légèrement. Reine de l’inconstance, Impératrice de l’artifice. Ca sonnait bien. « Baby doll. » Je fis rouler le surnom sur ma langue, en testai les sonorités. « Baby doll, j’aime assez. Pour vous, je serai Baby doll » décrétai-je, comme si je le gratifiais d'un grand honneur. « Baby pour les beaux jours. » Je passai une main dans mes cheveux, dégageai mon visage des mèches qui le voilait, avant de poser mes yeux sur son visage, tâchant d’éviter son regard. Perchée sur le bar, je pouvais le regarder de haut, et cela m'aida à regagner un peu de ma superbe. « Maintenant, dites moi Ernest » continuai-je, prononçant son prénom pour la première fois, me rappelant que c’était ainsi que Pete l’avait présenté. « J’ai entendu dire que vous vouliez me voir ? » Ton faussement innocent, battements de cils d'une coquetterie feinte.
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptyDim 21 Aoû - 2:13

    « Je ne dénigre rien du tout ; pour moi l’inconstance est la plus belle qualité que l’on puisse trouver chez une femme. Mais qui sait ? Peut-être changerai-je d’avis d’ici demain. » Je ne pouvais pas comprendre comment l'inconstance pouvait se rapporter à une qualité. Pour moi l'inconstance des femmes, ou la simple inconstance était quelque chose d'effroyable. J'avais tant souffert de ce maudit trait de caractère. J'arquais alors un sourcil à son petit air de sûreté, presque d’orgueil. Bien sur qu'elle changerait d'avis, ceci n'était pas à en douter, mais la question était quand. Je ne souhaite à personne de souffrir de cette inconstance. Je pris alors conscience du pathétique de mes pensées, et je fus heureux de me dire qu'elle ne pouvait pas les entendre. Ses lèvres étaient étirées en un sourire, pourtant je sentais son esprit ailleurs, comme si elle vagabondait, loin, si loin que je ne pourrais jamais la rattraper. A cette pensée je sentis une vague de panique m'envahir. Je ne pourrais jamais la rattraper. Je me ressaisis alors, et je vis au même instant, Baby doll clignait des yeux comme si elle était revenue, comme si elle avait rebroussé chemin me trouvant sur le bord de la route. Je fus assez deçu de me rendre compte que mes paroles, aussi froides et distantes qu'elles avaient été n'avait causé à la jeune brunette aucun souci. Je n'avais pas décelé dans sa réponse la moindre colère, la moindre susceptibilité. Baby Doll n'étais pas fâchée de mes insinuation. D'un autre côté ce n'était pas vraiment ce dont j'avais envie, j'aurais juste aimé la toucher un peu.

    Baby doll attrapa la flûte que je lui tendais. J'en fus soulagé car l'espace de quelques secondes j'avais cru faire un mauvais choix, qu'elle voudrait encore une fois jouer avec mes nerfs, faire changer la boisson, un geste qui peut paraître futile, pour moi ça aurait été perdre le contrôle une fois de plus. C'est pourquoi lorsque je la vis hésiter au son de Baby doll puis finalement l'accepter comme si c'était la chose la plus normale du monde, je me sentis soulagé. La façon qu'elle avait de passer sa main dans ses cheveux me faisait penser à quelqu'un. Je détournais la tête vers le bar, je me revoyais tout gamin avec la jolie Chuck, c'était un souvenir flou, je n'arrivais pas à distinguer son visage comme avant. Une vague de colère me saisi, pourquoi est ce que je pensais à Charlie maintenant ? Voilà une éternité que je n'avais pas penser à elle, je ne voulais pas penser à le brunette qui avait découpé mon coeur en petits morceaux. Je reposais mes yeux sur le visage de Baby Doll, celui de Charlie s’effaça instantanément.

    « Maintenant, dites moi Ernest » Je fus surpris qu'elle utilise mon prénom. Mais passé la surprise j'étais plutot content qu'elle est remarqué par je ne sais quel moyen comment je m'appelais, quoique Mr Aims-Black avait un petit charme tout de même. « J’ai entendu dire que vous vouliez me voir ? » Voilà un bon moment que je voulais la voir, mais elle ne faisait que me fuir sans cesse, chose qui m'avait énervé au plus haut point. Maintenant que je pouvais lui parler je n'allais pas la laisser filer aussitôt, même si j'en mourrais d'envie. « Vous vous êtes enfin décidée. » commençais je. « Je voulais en effet vous voir, Baby Doll. Il se trouve que je vous ai vu danser l'autre soir. Et j'ai également vu le regard de Bambi, vous savez, la rousse aux airs d'impératrices, l'espace d'un instant elle vous a détesté, j'ai lu la jalousie déformer ses traits. Quant à moi, j'avais l'impression que vous étiez née pour ça, comme si vous étiez chez vous, que vous étiez née ici. Est ce que vous danseriez pour moi ? Enfin, pour le club ? »
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MessageSujet: Re: me and calamity jane (ernest) me and calamity jane (ernest) EmptySam 3 Sep - 6:21

« J’ai entendu dire que vous vouliez me voir ? » Les traits de son visage se durcirent, dans une attitude déterminée. Du coin de l’œil, je vis ses sourcils se froncer légèrement, ses épaules se carrer. Imperceptiblement. Des détails. Je soulevai ma coupe vide et fis signe à Pete. Le barman s’approcha aussitôt et rempli mon verre sans mot dire – le patron avait semble-t-il donné des ordres. Je trempai les lèvres dans le liquide ambré, avant de reposer lentement la coupe à mes côtés sur le bar et de glisser mon regard sur les lèvres du jeune Mr Aims-Black, enjoignant Sally à faire attention à ses paroles.

« Vous vous êtes enfin décidée ». Cynisme. Sally haussa les épaules. Je m’étais décidé, oui. Ce soir, en arrivant au club. Après ma deuxième vodka tonic. Je ne l’avais pas décidé ce matin, en me réveillant. Je n’avais pas prévu qu’en quittant la librairie de Mr Serrant, mes pas me conduiraient jusqu'au Bonnies. Je n’avais pas planifié le nombre exact de minutes pendant lesquelles je le ferai attendre, encore. Non. Depuis toujours, je faisais les choses à mon rythme, quand la situation se présentait. Et c’était très bien comme ça. Cela ne dérangeait personne, la plupart du temps. Les gens n’attendaient généralement rien de moi, et ceux qui espéraient me voir changer déchantaient très vite à force de déception. Mr Aims-Black comme tant d’autres. Je vivais pour moi, seulement pour moi.

« Je voulais en effet vous voir, Baby Doll ». Quelque chose d’infiniment petit se serra en moi, et je m’aperçu avec étonnement que j’aimais l’entendre prononcer ce nom. Voir ses lèvres se cogner aux premières syllabes et deviner sa langue effleurant son palais sur le L. Baby Doll. C’était un sentiment enfantin, vraiment, une sensation futile et légère, et pourtant rare. Des papillons qui s'affolaient contre mon estomac. A cet instant, je décidai que j’allais l’entendre prononcer ce nom, encore et encore. Je prendrai mon temps. Après tout, je vivais pour moi. « Il se trouve que je vous ai vu danser l’autre soir. Et j'ai également vu le regard de Bambi, vous savez, la rousse aux airs d'impératrices ». Avec ses lèvres carmin et ses cheveux orange fauve, elle n’avait rien d’une Bambi – Calamity Jane la flamboyante. « L'espace d'un instant elle vous a détesté, j'ai lu la jalousie déformer ses traits. Quant à moi, j'avais l'impression que vous étiez née pour ça, comme si vous étiez chez vous, que vous étiez née ici ».

Née ici. C’était envisageable. Parfois, je m’amuser à deviner les circonstances de ma naissance. J’étais née dans un bordel à Lisbonne, un bordel dans lequel mon irlandais de père avait fait escale. Ma mère était morte en couche, à l’évidence, et mon géniteur ignorait mon existence. Une catin portugaise m’avait vendu alors que je n’étais encore qu’un bébé, tout juste nouveau né. J’étais née à l’arrière d’un vanne sur une route texane, alors que mes parents, Bonnie and Clyde, étaient en cavale. Ce n’était pas une vie pour un enfant, aussi m’avaient-ils abandonné dans l’orphelinat le plus proche, une lettre qui ne me parvint jamais entre mes couvertures. Ca leur avait crevé le cœur, bien sûr. J’étais née dans une boîte de striptease à Soho, d’une mère danseuse et d’un père inconnu. J’y avais vécu une existence relativement paisible, jusqu’à ce que la vie prenne un tournant dramatique.

La dernière valait bien les deux premières.

« Est ce que vous danseriez pour moi ? Enfin, pour le club ? » Sally cessa de fixer les lèvres du jeune homme, et je levai le regard vers ses yeux. Il s’y cachait quelque chose qui ressemblait à de l’espoir, sans l’être tout à fait. Une étincelle qui éclairait ses prunelles graves. Pour lui, peut-être. Je connaissais déjà la réponse. Mon esprit remonta le temps, et je me vis quatre ans plus tôt, sur la scène du Fruity Pebbles, cette boîte de striptease qui en méritait à peine le nom, à Dundee. J’y avais bossé huit mois, pour financer mes études de psychologie. Elle n’avait en rien le standing du Bonnies. Le patron m’avait affublé d’un surnom ridicule, rempli d’allitération en T. C’était minable, et j’avais adoré ça.

Mais ce n’était pas Sally. Sally partageait son temps entre une librairie spécialisée en littérature slave à Camden Town – dans laquelle elle passait l’essentiel de son volume horaire à dévorer les ouvrages – et un bar mi crasseux de Soho, qui abritait davantage les piliers de bar que la jeunesse londonienne branchée. Le soir, quand elle s’ennuyait, elle s’échappait au Bonnies et regardait des filles se déshabiller à la demande. Mais pas elle.

J’accompagnai ma réponse d’un sourire. Je replongeai mon regard bleu dans le sien, et glissai mon pied sous son tabouret, afin de l’approcher du bar. De moi. « Navrée Ernest » répondis-je en lorsque ce fut chose faite. « Mais je ne danse que pour moi ». Pour moi.
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