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bohemian rhapsody, lourie

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Arnie Serrant
Arnie Serrant


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MessageSujet: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyVen 22 Juil - 2:57


LOUIS-MARIE

BOHEMIAN RHAPSODY

D'un air absent, je feuilletai un roman derrière la caisse tandis que Pierre faisait des bulles avec son chewing-gum et jouait avec son portable. A peine était-il revenu de taule qu'il me faisait déjà chier, comme s'il essayait de rattraper les années durant lesquelles il aurait normalement dût me casser les couilles en quelques jours seulement. Nous avions grandi séparément, soit. Mais dans un sens, c'était sûrement la chose qui nous avait le plus rapprocher. J'étais son contact avec notre père, il était le mien avec notre père. Et il était allé en taule pour m'éviter d'y passer. Cinq ans. Il y était resté pendant cinq ans et a été libéré pour bonne conduite, ou je ne sais quoi. Chose assez comique, quand on y pense, étant donné qu'il était tout sauf un type sage, droit. Il était dans les alentours de dix heures quand il prit la parole, brisant le silence quasi-totale -qui n'était alors déranger que par ses propres bruits de touches et de bulles qui éclatent- avec son air consterné. Il n'empêche que je ne comprends toujours pas pourquoi tu t'es spécialisé dans la littérature slave. Je soupirai. Il avait toujours eut le chic pour me poser des questions totalement inutiles et idiotes, comme si j'avais moi-même choisi cette couverture. Certes, libraire était mon idée, mais c'était Matezzio qui avait tenu à ce que je sois spécialisé dans un domaine particulier, et il avait également choisit lequel. Pierre, t'as rien dit pendant deux heures, tu peux bien continuer un peu non? Je n'avais même pas lever les yeux de mon bouquin, ne voulant aucunement stopper ma lecture pour lui. Certes, il était mon frère. Certes, il était également le parrain de mon fils et il s'occupait plutôt.. passablement, voire assez bien, de mes enfants. Il n'empêchait qu'il était très, très chiant quand il s'y mettait. Jouer le rôle de petit frère merdeux lui allait comme un gant, et j'avais été habitué à ce comportement. Alors, quand il devenait le salopard de trafiquant, je ne pouvais m'empêcher d'être surpris. Non mais.. Pourquoi pas Shakespeare? Ou pourquoi pas des BD? C'est cool, les BD. Tout en serrant les dents, je mis mon marque page en place avant de poser sur la caisse l’exemplaire de l'Idiot que je lisais. Dès cet instant, il le saisit et commença à en tourner les pages avant d'en lire un passage. "Mettre à mort un meurtrier est une punition sans commune mesure avec le crime qu’il a commis." Mais ça veut dire quoi, franchement? J'avalai ma salive en écoutant ce passage. Mettre à mort un meurtrier. Ce que je comptais faire sans l'ombre d'un doute, d'une émotion. Tuer ceux qui ont ôté la vie à Jillian. Le regard noir, je lui repris le roman des mains. Il est vrai qu'il vaut mieux être un minimum cultivé, pour lire Dostoïevski. Ou encore savoir lire tout court. J'ouvrai le livre là où j'avais laissé le marque-page, tentant de reprendre ma lecture là où je l'avais laissé. Mais les mots étaient comme vides de sens. Comme si quelque chose dans ma tête m'empêcher d'en comprendre la signification. On aurait dit un dialecte étranger, presque. Il avait réussi. J'étais calme, pour une fois, et Pierre m'avait énervé de plus belle. J'étais de nouveau entrain d’échafauder des plans manteaux pour connaitre leurs noms. Les retrouver. Les tuer. C'est alors que j'entendis la sonnette qui indiquait l'arrivé d'un client. Essayant d'afficher un air posé, je levai la tête pour voir de qu'il s'agissait. Je laissai s'échapper un Oh non. en voyant que ce fameux client n'était autre que Louis-Marie, notre cousin.

Louis-Marie, ce gamin collant, chiant et maigrichon, ce gringalet qui était censé faire partie de notre famille. En comparant notre carrure à la sienne, un soir, avec Pierre, nous avions eut envie de rigoler. C'était, comparé à nous, une petite chose innocente et frêle, une crevette paumée au milieu d'un océan de requins. S'il était moins gamin, peut-être qu'il pourrait être supportable. Ou peut-être pas. Quoi qu'il en soit, contraint et forcé, je dus reposer le fameux livre et me lever pour aller à sa rencontre. Après avoir fait quelques pas, je sentis quelque chose frapper dans mon dos et vit une boulette de papier rouler entre mes jambes. Je me retournai et aperçu Pierre, pieds sur une chaise en face de lui, qui essayer de me mimer quelques choses. Au bouts d'une poignée de secondes, je compris qu'il me disait de le faire dégager au plus vite, histoire d'avoir un peu la paix. Je le regardai, partagé entre l'exaspération et l'envie de sourire, puis je reportai mon attention sur le môme, qui semblait farfouiller dans les rayonnages de livres. Je posai alors une main sur celui qu'il s'apprêtait à sortir et, le regard noir, je finis par prendre la parole. Qu'est-ce que tu fais là? Je doutes que la littérature slave ait un très grand intérêt pour toi. S'il venait encore se mettre dans mes pattes, autant qu'il retourne de suite d'où il vient s'il ne veut pas se faire expulser d'un coup de pied au cul. Comme pour illustrer mes propos, j'appuyai alors sur le roman pour le remettre en place avant de m'adosser aux étagères, bras croisés sur la poitrine.


Dernière édition par Arnie Serrant le Dim 24 Juil - 7:15, édité 1 fois
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Louis-Marie De Madaure
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyDim 24 Juil - 7:04

Je l'aimais. J'aimais ce vent violent, j'aimais ces gifles glaciales, j'aimais sentir ce vent malmener mon corps frêle. J'aimais me promener au petit matin, quand le soleil ne gâchait pas encore tout le paysage, quand les gens sont encore heureux. J'aimais arpenter cette ville, grimper les trottoirs, comme s'il s'agissait d'un monde merveilleux. J'aimais Londres. J'aimais cette nouvelle vie qui se basait sur le vide, le rien absolu de mon être. J'étais heureux. J'étais heureux de voir si peu de monde dans les rues, de voir tant de beauté en une seule ville. J'étais une personne insignifiante qui se fondait dans le décor, posé maladroitement sur un de ces bancs, au milieu des parcs verdoyant. J'étais un grand gamin émerveillé par la simplicité et la beauté que recelait le décor dans lequel on l'avait abandonné. J'étais un pauvre allumé, qui, rongé par le manque de sommeil, s'étonnait de la beauté d'un sac voletant entre les branches d'un arbre, s'en échappant difficilement. J'étais un pauvre gamin paumé, qui passait sa matinée sur un banc, regardant la vie s'échapper, admirant le vide, la tristesse planante de la ville. J'étais ce gamin trop fatigué qui avait eut besoin de cinq minutes pour réussir à se lever de son banc. J'étais ce sac d'os qui craquait avant de pouvoir se mettre en route. J'étais ce gamin fier de se perdre. J'étais ce cousin insolent et inutile qui avait prit le temps de marcher toute une matinée avant de pénétrer, essoufflé, dans cette si minuscule librairie. Elle n'avait rien de charmant, elle n'avait pas le charme des librairies que je fréquentais, on n'y retrouvait pas le charme délicat des librairies de Saint-Germain. Trop insolent, trop méprisant, je n'arrivais pas à croire qu'Arnie ait sa place dans un endroit pareil. Que pouvait-il connaître du charme des livres ? Que pouvait-il comprendre de la beauté des mots, des vers, de cette sensibilité qui lui semblait tout à fait étrangère ? Combien de livres avait-il lu dans sa triste vie ? De combien d'auteurs se sentait-il proche ? Toutes ces questions devenaient totalement ridicules lorsqu'il apparaissait en chair et en os. Il avait cet air si brut, si insipide des gens stupides. Quelque chose chez lui me dérangeait. Quelque chose chez lui me dégoûtait. J'étais tellement déçu d'avoir un cousin pareil.

Prématurément fermé à toute véritable conversation, à tous véritable échange, j'entrais dans cette maudite librairie en empruntant un air des plus snobs. Je voulais rester détaché. Je voulais rester éloigné de ces deux énergumènes. Je voulais les fuir le plus possible. Mais cet Arnie méritait la plus grande attention, il connaissait une partie de l'histoire de notre famille. C'était le seul intérêt de sa triste personne. Il savait tellement de choses que j'ignorais. Sur notre famille, sur le monde, sur la vie. Que je n'arrivais pas totalement à le détester, à le mépriser comme je le souhaitais. Je n'arrivais à rien, au final. J'étais arrivé plein de mauvaises attentions, et il m'avait suffit d'entrer dans cette librairie pour me laisser envoûter. Je n'étais qu'un grand gamin. Un gamin émerveillé par ces rayonnages de livres, un gamin envoûté par ces auteurs et leurs univers si précieux. J'étais un grand gamin captivé par les histoires que ces anciens avaient à me raconter. Instinctivement, je faisais abstraction du monde extérieur, de mes cousins présents dans la pièce. Toute mon attention se concentrait sur cet exemplaire d'Eugène Onéguine. Une véritable œuvre d'art, une pure merveille qui se perdait dans ces rayonnages poussiéreux. Fasciné, j'attrapais religieusement l'ouvrage. Je m'apprêtais à en faire une lecture tout aussi respectueuse, à en dévorer à nouveau les premières lignes, lorsque cette brute me força à le remettre à sa place. Je supportais son regard noir sans ciller ; outré par un tel comportement, ne comprenant par l'intérêt de remettre une telle œuvre dans une place si confinée, je le fusillais du regard. Je ne pouvais pas me montrer malpoli avec Arnie. Il était de la famille, il savait des choses que je voulais apprendre de lui, et il avait cet air de vieux bad boy qui aurait trop regardé de film mafieux. Je clignais des yeux, bêtement. Je ne comprenais absolument pas son comportement. On ne me refusait jamais rien, la vie m'offrait tout ce que je voulais. Pourquoi alors me refuser un livre ? Pourquoi me refuser l'accès à mon livre préféré ? Qu'est-ce que tu fais là? Je doutes que la littérature slave ait un très grand intérêt pour toi. Ce que je faisais là ? Absolument rien. Je n'en avais pas la moindre idée. Leur rendre visite ne m'enchantais pas plus qu'eux. Je ne les aimais pas le moins du monde. Mais au fond, je me cachais simplement qu'ils étaient devenu le seul repère dans mon étrange quotidien. Mes journées prenaient un tour chaotique, j'oubliais les choses élémentaires, vivaient la nuit, cuvait le jour. J'étais devenu une espèce de fantôme poursuivant la vitalité dont regorgeaient les rues londoniennes. Mais je ne pouvais pas m'avouer que ces deux vieux ridicules étaient si important pour ma pauvre stabilité. Ni pour quoi que ce soit. Ils étaient insignifiants. De pauvres êtres ridicules qui devaient mener une vie des plus tristes. Je soupirais. Je n'aimais pas les conversations, je n'aimais pas parler. Je n'aimais pas discuter avec des gens que je méprisais. Je n'aimais pas avoir à me justifier, j'en avais si peu l'habitude. Nonchalant, je pris tout de même la peine de lui répondre. Ce que je fais là ? Ça ne se voit pas ? J'achète un livre. S'il ne laissait même pas son cousin feuilleter religieusement des livres, il ne risquait pas de faire beaucoup d'affaires. Peut-être qu'il était en faillite, au fond. Essayant de lui cacher que j'étais surpris qu'on me refuse quelque chose, quelque chose d'aussi banal qu'une lecture, qui plus est, je reprit la parole tout en reprenant le livre. La littérature a un intérêt pour moi. La littérature slave y compris. Je suis quelqu'un de civilisé, je lis des livres. C'est surprenant, n'est-ce pas ? Jetant un regard méprisant sur sa posture ridicule – on ne lui avait jamais appris qu'il ne fallait pas croiser les bras ainsi ? – je reprenais ma flânerie, m'arrêtant sur quelques ouvrages que je ne pouvais m'empêcher d'attraper, pour en lire quelques lignes à peine, les refermer, et les garder avec moi. Il ne comprenait sûrement pas toute l'admiration, la fascination, qui brillait dans mon regard ; ils me prenaient sûrement pour un allumé totalement stupide ; mais en regardant ces merveilles, je n'avais qu'une envie : vivre ici pour l'éternité. M'enfermer, les mettre à la porte, et lire. Plonger dans toutes les histoires, une par une, et en ressortir plus vivant que jamais. Mais cette idée s'échappa bien vite, rejetée par la voix d'Arnie qui se manifestait à nouveau.
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Arnie Serrant
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyDim 24 Juil - 12:46

J'étais désagréable, froid, et je m'en foutais totalement. Les gens n'avaient aucune importance pour moi, encore plus lorsqu'il s'agissait de la famille. Hormis mes enfants et Pierre, ils pouvaient tous se faire écraser par un train que je m'en frotterai les mains. Louis-Marie n'échappait pas à cette règle. La seule compagnie qui ne m'était pas désagréable, c'était Margaret et Arnold. Ils avaient beau s'être pris de passion pour les hurlements et le simple fait de claquer leurs pieds sur le parquet, ils restaient les deux seuls dont la présence me plaisait réellement. Les voir courir dans mes bras, pouvoir les serrer contre moi, sentir leur odeur de bonbons. C'était le seul rayon de soleil que je pouvais avoir. Les autres, je ne faisais que de les supporter. Et encore, je n'y arrivais pas tout le temps. J'étais souvent pris de l'envie de jeter Pierre par la fenêtre lorsqu'il devenait réellement chiant, ou de virer Mona quand elle affichait sa mine dépitée. Tout le monde me gonflait, m'insupportait. La voisine du dessous qui jouait de la cornemuse et qui gardait Maggie et Arnie Jr quand nous étions, Pierre et moi, à la librairie. La concierge de l'immeuble qui n'arrêtait pas de me demander pourquoi je n'avais pas de femme. Toutes ces petites choses, ces personnes qui ne faisaient au final rien de très mal, le tout accumulé, c'était pire pour mon mental que de supporter les émissions totalement débiles que regardent les enfants en prenant leur petit déjeuner. Alors, voir entrer dans ma librairie ce type maigrichon et plutôt palot qui, selon une suite de papiers et d'alliances, était de ma famille, c'était la merde. Sa façon de marcher, de presque nous snober quand il entrait, évitant soigneusement de nous saluer ne serait-ce que d'un signe de tête, cette manière d'éviter notre regard et de saisir un bouquin -pratiquement au hasard, j'en étais sûr- comme s'il risquait de s'émietter dans ses mains me tapait sur le système. J'aimais les livres, je les adorais au point d'avoir passé mon diplôme pour pouvoir vivre au milieu d'eux, les lires dans leur dialecte d'origine. Mais ce qui me différenciait de ce gosse tout droit sortit de son monde bourgeois bohème parisien, c'était les manières que je ne faisais pas. Les livres sont fait pour être saisis, pour passer de mains en mains et être au contact de la peau de maintes personnes. Selon moi, ils sont fait pour bouger, pour être transporté, pour voyager avec nous et nous accompagner aussi loin qu'ils peuvent nous emmener par le mental. Un livre n'a pas sa place dans une bibliothèque. Qu'importe les origines de l'auteur ou autre. Ici, je vendais des livres slaves, spécialement, et généralement le style d'écriture était plus ou moins différent de notre européen. On ne pouvait comparer un Tolstoï et un Hemingway. Je n'imaginais pas Louis-Marie entrain de lire des romans russes, serbes, roumains. Je le voyais plus plonger dans un univers moins.. Réaliste. A première vue, je lui aurais conseillé du Stephen King, comme par exemple The Dreamcatcher. Je ne serais pas allé lui dégoter du Tolstoï avec La mort d'Ivan Illitch. J'appuyai alors avec un peu plus de force que je ne l'aurais dû sur le bouquin pour le remettre à sa place, et je croisai les bras sur ma poitrine après avoir remonté les manches de mon pull. J'attendais son explication, ou je ne sais trop quoi. Ce que je fais là ? Ça ne se voit pas ? J'achète un livre. Il y avait une dizaine, au moins, de bibliothèque à Londres, mais il avait fallut qu'il vienne flâner dans la mienne. Certes, la décoration était pour le moins agréable, tout en bois vernis et vieilli par le temps, avec ses hauts étalages et ses échelles permettant d'accéder au sommet. Cependant, même s'il me collait, je savais très bien qu'il ne me portait pas dans son cœur. Et bien, tant pis pour lui. Il saisit alors de nouveau le livre et ce malgré mon regard noir, et reprit la parole. La littérature a un intérêt pour moi. La littérature slave y compris. Je suis quelqu'un de civilisé, je lis des livres. C'est surprenant, n'est-ce pas ? Je roulai des yeux. S'il trouvait lui-même qu'il avait le physique d'un idiot, cependant, je n'allais pas le contredire pour le moins du monde. Il est vrai qu'avec son air de gosse, on avait du mal à l'imaginer lire un livre, un roman qui plus est. Mais soit.Je le regardai alors et parlai à mon tour. Le plus surprenant dans l'histoire, c'est que tu viennes acheter tes livres ici. Car, après tout il faut être honnête avec sa famille, tu ne m'aimes pas et je ne t'aime pas non plus et ça m'étonnerait que tu viennes pour Pierre. Après tout, Pierre était encore plus méprisable et détestable que moi, ne serait-ce que dans son caractère et sa façon d'aller jusqu'à ce taper une adolescente, une mineure.

Sans que je ne m'en aperçoive, Pierre s'était levé et avancé vers nous. Toujours en mâchouillant son chewing-gum, il s'était posté à mes côtés et avait tendu une main vers Louis-Marie. J'ignore si ce dernier la saisit car, au même moment, je sortais mon téléphone de ma poche pour surveiller l'heure et voir si j'étais bien dans les temps pour aller chercher les enfants chez la voisine à la cornemuse. Pierre regarda alors vers mon écran et, en voyant les chiffres qui y apparaissaient, il me tapa sur l'épaule et dit : Il est bientôt vingt, je vais aller chercher Margaret et Arnold si tu veux, t'as qu'à rester là. J'espère juste que l'autre vielle peau ne va pas tenter de me tuer avec son parapluie. Il est vrai qu'entre mon petit frère et l'autre vieille bique, ça n'avait jamais été une grande histoire d'amour. Autant de mon côté je m'entendais bien avec elle -ou du moins, il m'arrivait de la saluer dans les couloirs- autant dès que c'était Pete qui prenait la parole, elle l'envoyait chier comme il était dur à croire. J'adressai alors un hochement de tête et un bref sourire au quasi-trentenaire pour le remercier. Il retourna vers la caisse, prit ses affaires et, au moment où il allait passer la porte, je le hélai pour lui demander un dernier service. Tu pourras me les amener ici, s'il te plait, au lieu de les ramener à l'appartement? Histoire que je puisse passer une journée avec eux avant qu'ils ne partent chez m'man pour la semaine. Pierre me fit un signe de la main signifiant que c'était bon pour lui et sortit de la boutique, comme s'il était pressé de la quitter. J'étais presque certain, en voyant son ombre derrière la vitre fumée de la porte, qu'il laissait enfin sortir le rire qu'il réprimait depuis l'arrivé de Louis-Marie. Je ne pu m'empêcher de sourire en coin à mon tour, pas du tout étonné de la réaction de mon frère. Je regardai une dernière fois mon portable et le rangeai avant de passer une main dans ma nuque et, sous le regard plus ou moins interrogateur de Louis-Marie, de par luis expliquer de qui nous parlions, non pas sans lâcher un bref soupir : Margaret et Arnold sont mes enfants. Tes petits cousins, en soit. J'hésitai un bref instant à lui montrer la photo que j'avais mis en fond d'écran sur mon portable mais je me ravisai, sans doute parce qu'après tout, puisqu'il n'en avait rien à faire de Pierre ou de moi, il devait se foutre totalement de l'existence de deux gamins avec qui ses liens étaient encore plus fins que les nôtres. J'aurais pourtant aimer parler d'eux à quelqu'un d'autre que mes voisins, ou que Mona, voire même Pierre. J'aurais voulu lui expliquer ô combien ils étaient fabuleux et ils ressemblaient à leur mère. Leur mère. Après avoir fermé quelques instants les yeux, le visage de Jillian m'apparaissant derrière mes paupière, sûrement sous l'effet de la fatigue, je regardai le garçon au physique d'adolescent et finit par lui dire de garder le bouquin, qu'il pouvait partir s'il en avait envie ou bien rester si jamais il tenait vraiment à acheter quelque chose. En vérité, ça m'était égal tant qu'il ne faisait pas de bruit : j'avais envie de finir mon roman le plus tôt possible. Je le laissai alors parmi les hauts rayonnages et retrouvai ma caisse avec mon livre, encore posé dessus. M'asseyant à la place que j'occupai avant son arrivée, je saisis le l'Idiot et repris la où je m'étais arrêté, espérant qu'il n'allait pas reprendre la parole. Je parcourais les lignes du regard, embrassant avec les yeux chaque mot qui venait à moi tout en gardant un œil sur lui. Après tout, Pierre était un trafiquant, j'étais un mafieux, qui me disait que lui n'était pas un voleur? Dans une famille comme la notre nous n'étions plus à ça prêt, l'un de nous ayant carrément fait de la taule, mais je détestais réellement avoir des trous causés par des exemplaires manquants dans mes étagères. Au bout de quelques minutes, je sentis ma gorge me gratter et, quasiment instantanément, je commençai à tousser, tousser, sans pouvoir m'arrêter. Mes poumons noirs me mettaient souvent dans un état comme celui-ci, où il me fallait plusieurs secondes avant de pouvoir réussir à me calmer. Je me sentais devenir de plus en plus rouge, ma toux sèche ne voulant cesser de me tirailler de cette façon. J'avais carrément dû me plier sur moi-même pour pouvoir tenter d'arrêter cela. Lorsque je pu reprendre mon souffle, je me redressai et reprit mon livre, comme si de rien n'était. Je tâtai alors les poches de mon jean et en sortit mes Winston sans S. J'en pris une, l'allumai et la portai à ma bouche. Moi, le cancer, je l'emmerde.
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyMer 27 Juil - 9:31

J'avançais aveuglement. Je laissais traîner mon index sur les reliures de tous ces livres, comme si un simple contact suffisait pour assurer le coup de cœur. Je me laissais guider entre toutes ces histoires merveilleuses que je connaissais déjà mais qui captivaient toujours toute ma pauvre attention. Pendant ce bref périple je ne remarquais plus les deux frères me dévisager, je ne remarquais pas le regard que me portait Arnie. Je ne remarquais jamais rien. Je me contentais d'avancer, de voguer d'aventures en aventures, de survoler des vies entières, toutes ces merveilles que je ne vivrais jamais par moi-même, toutes ces choses qui n'arrivaient qu'aux autres. J'aurais pu me complaire dans cette balade intérieure pendant des journées entières, j'aurais pu vivre de cette valse, j'aurais pu. J'aurais voulu dévorer sagement un Tolstoï, installé sur l'une de ces vieilles échelles. J'aurais voulu me fondre dans le décor, relever la tête d'une histoire pour mieux plonger dans une autre. Je fermerais un livre, Arnie lèverait le nez du sien, il m'adresserait un sourire emprunt de fierté, discutant avec moi de nos avis partagés, il m'offrirait une autre lecture et nous plongerions dans toutes ces merveilles l'un avec l'autre. Mes espoirs de gamin resurgissaient trop vite à l'approche de ces livres. Toute ma fragilité émotionnelle semblait s'aiguiser à la vue de ce spectacle. Le souffle court, j'attrapais un énième livre. Et je tournais la tête vers ces deux frères haineux. Je me sentais pris au piège. Un colibri perdu entre deux aigles. Un oiseau de malheur trop stupide, trop rêveur, pour s'accrocher à la réalité ; un oisillon trop perdu pour se rendre compte qu'il était pris au piège. Je m'étais soudainement rapproché du danger. J'avais relevé la tête, le regard emplis d'émerveillement, vers ce cousin bien trop vieux pour me comprendre. J'avais relevé la tête, innocent, presque en souriant. Et je l'avais écouté. Sagement. Je l'avais écouté me dire à qu'au fond, j'étais un pauvre gamin nageant dans un bain d'illusions stupides. Je l'avais écouté me dire qu'il ne m'aimait pas. C'était simple, au fond. C'était logique. C'était habituel. J'avais reçu cette réalité le sourire aux lèvres. Me retournant vers les livres, cachant le dévaste. Je ne réagissais pas. Je me bornais à poser mon regard vide et bien trop humide sur l'étalage de livres qui s'offrait devant moi. L'espace d'un instant, tout sentiment s'était évanoui, ma sensibilité avait tout simplement disparue. J'étais vide, j'étais inerte. J'étais insensible. Je les regardais, vaguement gêné, discuter entre eux. Comme si ce jeune homme perdu entre eux deux n'existait tout simplement pas. Et je m'en fichais. Il ne m'aimait pas, ce serait plus facile. Je les écoutais vaguement, par un élan de politesse, le regard fuyant. Est-ce que j'étais censé les écouter ? Est-ce que je devais m'éclipser ? Je ne pouvais pas bouger, je me trouvais entre eux, je les dérangerais. Devenir invisible, disparaître dans le décor, aurait été plus facile. Je les dévisageais rapidement, peu intéressé par le spectacle qu'ils jouaient. Je dévisageais ce petit frère stupide et encombrant. Est-ce qu'il l'aimait, lui ? Du peu que j'arrivais à apprendre d'eux, Pierre avait tout de même l'air d'être un crétin, un jeune homme fougueux, aimant à conneries et autres problèmes. Alors pourquoi, lui, il l'aimait ? Pourquoi est-ce que les gens étaient aussi incompréhensibles ? Échappant vaguement de mes pensées, j'essayais de serrer fermement la main que m'avait tendu Pierre. Mais à quoi bon essayait d'y mettre la moindre force, il devait déjà me prendre pour une personne trop faible. Je ne les écoutais plus. Je n'écoutais jamais. J'admirais le décor, c'était suffisant. Surpris qu'on me parle enfin, je hochais gentiment la tête. J'étais surpris d'avoir des petit-cousins. Depuis quand était-il marié ? Pourquoi est-ce que ma famille n'avait pas été invitée au mariage ? Est-ce qu'il avait adopté ces enfants ? Il était trop jeune pour être père. Il avait l'air si peu chaleureux... Comment pouvait-il subvenir aux besoins de ses enfants en tenant une simple librairie ? J'essayais de lui sourire, gentiment, d'être chaleureux. Mais je l'étais sûrement aussi peu que lui. Peut-être que toute notre famille était handicapée sentimentalement parlant. Peut-être qu'il comprendrait pourquoi je préférais garder le silence.

Arnie ? Ma voix laissait transparaître mon émotion soudaine. Je n'étais pas habitué à vivre auprès des gens. Je ne savais pas ce que c'était de voir les gens au naturel, de les voir faiblir. Je n'étais pas prêt à voir Arnie tousser ainsi, presque à s'en étouffer. Il faisait montre d'une soudaine faiblesse qui n'était pas sans me rappeler celle de mon père. Et je m'inquiétais. Je m'inquiétais de voir que les adultes aussi pouvaient être faibles, que le monde n'était pas aussi solide que j'aurais voulu l'espérer. J'étais désolé de voir qu'il n'était pas cet homme fort et insensible que je m'imaginais, j'étais désolé de lui découvrir des faiblesses. J'étais désolé d'assister à ce qu'il voudrait sûrement me cacher. Je venais de passer un temps incroyable assis sur cette échelle, à feuilleter des livres que je connaissais par cœur. Je me contentais de lever mon nez de temps en temps, de l'épier le plus discrètement possible. Je me contentais de garder mes questions pour moi-même. Je me contentais de l'ennuyer profondément par ma simple présence. J'évitais de réellement l'énerver, par instinct de survie, pour essayer de ne pas aggraver l'idée qu'il se faisait de moi. Je n'aurais pas pu rester ainsi plus longtemps. Enfermé avec lui, sans rien dire, à croiser nos regards par hasard et se détester. C'était insoutenable. J'essayais de le détester autant qu'il me détestait. J'essayais de taire toute curiosité, toutes ces questions qui me brûlaient les lèvres. J'essayais de me faire apprécier par mon silence. Et j'osais finalement le regarder franchement, abasourdi, tandis qu'il s'allumait une cigarette. J'hésitais soudainement. Parler ? Ne pas parler ? Oser lui dire que, non, je ne le déteste pas, que je le tiens en estime, que c'est le seul adulte que je fréquente, même de loin ? Repartir dans sa lecture ? Choisir un autre livre ? Finalement, je refermais mon livre et le posais sur la pile que je commençais à former au pied de l'échelle. Je m'avançais jusqu'à lui. Crétin. Pourquoi m'approcher ? Je n'avais rien à dire. Il ne s'était jamais donné la peine de tenir la moindre conversation avec moi. Il se bornait à me lâcher quelques vagues mots, à peine des phrases, histoire de me faire comprendre que ma présence le gênait toujours autant. Instinctivement, j'avais attrapé son zippo pour m'allumer un Roméo et Juliette que je sortais de l'étui que m'avait offert mon père. J'affichais un sourire enfantin, mon éternel sourire bien trop enjoué, trop franc. Je savais qu'il allait rire, qu'il allait sortir une remarque vexante ou du moins la penser un peu trop haut. Ça ne te dérange pas ? Ça ne risque pas de s'imprégner à tes si beaux livres ? Je regrettais aussitôt cette remarque. Je m'étais accoudé en face de lui, sans qu'il me regarde pour autant, et je m'étais laissé emporté par la beauté des livres, émotion qu'avait trahie ma voix. Je ne voulais pas qu'il se rende compte que je pouvais aimer ce lieu. Je préférais qu'il me déteste, au fond. Qu'il me prenne pour un petit con était tellement plus facile. Je préférais qu'il reste sur cette image, qu'il se moque de mon cigare, qu'il me ridiculise autant qu'il veuille, qu'il me mette à la porte comme souvent. Mais qu'il ne se rende pas compte que j'avais de l'estime pour lui ou que j'appréciais sa librairie. Je reposais son paquet de cigarettes avec lequel j'avais joué machinalement, osant laisser échapper un léger Tu ne devrais peut-être pas... qui laissait trahir une certaine inquiétude. Et je m'enfonçais. Jouant avec son zippo, mon pouce survola une gravure que je m'empressais de lire. Il s'est passé quoi le vingt-huit janvier 2004 ? La naissance de tes enfants ? Je m'enfonçais. Comme s'il allait me confier ce genre de chose. Je soupirais. J'étais vraiment con. Je n'attendais même pas de réponse, à part peut-être un coup de pieds m'envoyant hors de la librairie. À la place de guetter la moindre réaction, je lui rendais le zippo, me concentrant sur le livre qu'il était en train de lire. L'idiot. Quelle coïncidence, il en avait un beau devant lui. Je soupirais. Je l'ai jamais lu celui-ci... Mon préféré reste Les notes d'un souterrain... Qu'est-ce qu'il en avait à faire ? Comme si ça l'intéressait ? Comme s'il allait me conseiller comme n'importe quel client. Il était tout bonnement incapable de me parler, de me tenir la moindre conversation. Même pas un semblant. Il était comme tout le monde. Il me prenait pour un petit con prétentieux sans le moindre intérêt qu'il était facile de haïr. Après tout, j'étais un petit con prétentieux fumant le cigare dans sa librairie et commentant sa vie personnelle. Comme si nous étions fait pour entretenir la moindre relation. C'était désespérant. Peut-être qu'il était temps d'abandonner. Il ne m'apprendrait sûrement rien sur notre famille. Sinon que sommes cons de génération en génération et qu'aucun de nous n'échappe à notre incapacité sociale. Une famille où deux cousins n'étaient pas capable de se parler sans voir naître des envies de meurtres. Vouloir tuer sa famille en parlant de livres. Peut-être que tout était là : notre famille était cinglée, il était cinglé, j'étais pas mal non plus. C'était peut-être l'essentiel. J'aurais mieux fais de partir, de payer pour le dérangement et de ne jamais plus revenir dans ses pattes. Et pourtant, j'attendais vaguement une réaction. J'étais capable de rester devant lui jusqu'à l'heure de fermeture.


Dernière édition par Louis-Marie De Madaure le Ven 29 Juil - 7:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyJeu 28 Juil - 14:51

Arnie? J'avais l'impression que mes poumons brûlaient tellement j'avais mal. C'était comme si je n'avais plus d'air à l'intérieur, comme si j'étais vidé de tout oxygène. Ce foutu cancer me tuait à petit feu, m'enlevait mes forces et diminuait mes capacités respiratoires jusqu'au jour où je n'allais plus pouvoir inspirer et expirer. Je retenais une grimace pour ne pas alerter Louis-Marie et plongeais de nouveau dans mon roman, levant parfois les yeux pour l'observer. Tout en sortant mon paquet de Winston sans S, faisant ainsi un pied de nez à cette putain de maladie, j'installai mes pieds sur la caisse, et le détaillai, regardant sa façon de tourner les pages, de s'attarder sur certaines et de survoler seulement d'autres. Je me mis alors à me demander ce qu'il pouvait bien attendre de moi. Tout le monde dans mon entourages voulaient que je leur donne quelque chose. Pierre chercher au près de moi une protection et un remède à l'ennui. Margaret et Arnold, eux, ne demandaient qu'amour et attention. Mon père voulait toujours que son fils soit le meilleur. Matezzio, à l'époque, s'attendait à ce que je tue la moindre personne dès qu'il levait le petit doigt, ce que je faisais. La seule à n'avoir jamais rien demandé et pour qui j'avais pourtant tout donné, c'était Jillian. Si elle me l'avait demandé, je serais allé à la messe le dimanche matin en costume. Mais elle ne l'a jamais fait. Alors, Louis-Marie ne devait pas déroger à la règle. Que diable voulait-il? Comme Pierre, un remède à l'ennui croisé avec un bouclier? De l'amour, peut-être? Ou alors, il espérait trouver quelqu'un pour se débarrasser d'une personne trop encombrante. Pour ça, il aurait fallut qu'il soit au courant de mes.. activités dont même Jill n'avait jamais entendu parlé. Mais, si ça se trouve, il n'espérait qu'un peu de compagnie. Tenant ma cigarette entre mon pouce et mon index, je continuais d'épier sa silhouette fine et longue. Il avait un corps de crevette, un teint pâlichon et de grandes mains. Nous n'avions effectivement rien à voir. Lui avec sa personne toute menue, et moi avec mon aspect plutôt carré, mes épaules larges et mes mains d'artisans. A presque trente-et-un ans, j'avais déjà de légères pattes doigts aux yeux tandis qu'il avait, avec dix ans de moins, un visage d'adolescent. Poussant un léger soupire entre mes dents serrées, je me remis à ma lecture, parcourant pages et chapitres à une vitesse folle. Certains diraient que je ne savoure pas le roman en le lisant ainsi mais c'était ma façon à moi d'en profiter pleinement. M'attarder sur chaque mot ne m'aidait pas à mieux en comprendre la signification et me faisait perdre rapidement le rythme de l'histoire contée. Je tirai sur ma cigarette, tapant une légère cadence sur le bureau de bois avec mon pied. Je me mettais dans la peau du personnage, oubliant l'espace d'un livre tout ce qui pouvait se trouver autour. Dans le silence de la librairie, j'arrivais à laisser de côté mes problèmes avec la mafia, les rendez-vous parents-professeurs de l'école de Maggie, les obligations auprès de nos voisins et autres emmerdes de la lignée. Plus de cancer, plus de mafia, juste moi ; cet adolescent enfermé dans sa chambre au milieu de dizaines et de dizaines de livres qui se rêvait à la place de ses héros favoris. J'aimais lire, c'était le seul plaisir de mon adolescence qui me restait encore. Alors, plongé dans ce livre, je ne relevai la tête que lorsque Louis prit la parole. Ça ne te dérange pas ? Ça ne risque pas de s'imprégner à tes si beaux livres ? Je levai un regard peut-être trop sombre vers lui tandis que je le voyais mettre un cigarillo à la bouche, mon zippo en main. Instinctivement, je souris. Je me revoyais au lycée entrain de fumer en cachette dans les toilettes des garçons ou derrière les buissons, guettant l'arrivée du principal ou de cet élève qui irait me dénoncer. Je ne savais même pas que Louis-Marie fumait, il n'en avait pas la tête. Peut-être semblait-il trop jeune, à tel point que l'on avait encore tendance à l'associer au Champomy et autres cigarettes en chocolat. Sans détacher mon regard de son visage, je répondis : Fais comme chez toi. Une -petite- partie de ces livres a connu la guerre froide, ils ne sont plus à quelques bouffées de cigarettes prêt. Je tirai de nouveau sur ma cigarette jusqu'à n'avoir que le filtre au bout des lèvres, sentant la fumée s'engouffrer dans mes poumons déjà trop noirs. J'ouvris un tiroir, sortit un cendrier et le posai entre nous avant d'y déposer le mégot qui se trouvait entre mes lèvres. Je repris alors mon paquet, l'apportant à ma bouche pour en retirer une sèche avec les dents. Tu ne devrais peut-être pas.. Je reportai mes yeux grands ouverts sur lui. Pourquoi disait-il ça? Avait-il deviner? Si ça se trouve, il n'était pas aussi con qu'il en avait l'air et j'ignorais si c'était une bonne chose ou non. S'il venait à comprendre pour le cancer, qu'allait-il faire? Me fuir, peut-être. Tenter de me convaincre de me soigner. Me forcer à tout lui expliquer, la raison pour laquelle je refusais le traitement.

Cette raison était, selon moi, la meilleure. Elle pouvait être traduite par de l'égoïsme par rapport à mes enfants, de la fidélité pour ce qui est de Jillian. Moi, je ne voyais cela que comme une envie de meurtre qui me rongeait de l'intérieure, faisait chauffer mon sang et ressortir mes veines. Je comptais passer du temps au stand de tir lorsque Margaret et Arnold seraient chez leur grand-mère pour voir si, au bout de ces deux ans sans tirer autrement qu'à bout portant et avec un silencieux au bout de mon canon, je n'avais pas perdu la main car, le jour où je tomberai nez à nez avec les assassins de Jillian, je n'aurais qu'une seule chance de les abattre. Cette simple raison me poussait à ignorer la remarque de mon cousin, faisant comme si je ne l'avais pas entendu. Je lui pris le zippo des mains, allumait ma Winston et lui rendit le briquet. Je le regardais entrain de jouer avec tandis qu'il découvrit la gravure sur le dos de l'objet. Vingt-huit janvier deux milles quatre. Il s'est passé quoi le vingt-huit janvier 2004 ? La naissance de tes enfants ? J'avais récupérer cette expression neutre qui ne laissait transparaitre aucune émotion. Je n'avais pas envie de parler de Jillian maintenant. Pas ici, pas avec lui. Il ne m'aimait pas, je ne comprenais pas pourquoi il était sortit aussi soudainement de son mutisme. J'avalai ma salive, baissant les yeux vers mes mains. Puis, au bout de quelques secondes, je finis par lui donner la réponse qu'il voulait sûrement même un peu plus. Je me suis marié le vingt-huit janvier 2004, dans l'église du coin. Ma fille, Margaret, n'est née que deux ans plus tard, jour pour jour. Le zippo, c'est un cadeau de mon beau-père après la.. Le.. Je me stoppai net dans ma phrase, le regard dans le vide en revoyant d'un seul coup le corps sans vie de ma femme. Je déglutis. Bref, un cadeau de mon beau-père. La gorge serrée, le regard embué, j'évitais soigneusement de regarder le jeune homme pour ne pas montrer cette faille dans la cuirasse, ce défaut dans l'armure. Je n'attendais qu'une chose : qu'il change de sujet, qu'il passe à autre chose. Ce zippo en argent aurait put être un cadeau de mariage comme d'anniversaire et j'espérais qu'il le comprendrait ainsi. Mais s'il était effectivement plus intelligent qu'il ne le laissait croire, il allait se douter que ce n'était pas qu'un présent comme les autres, quelque chose de banal au milieu de tant d'autres. Sans cesser de réfléchir, je recommençai la lecture de ma page, l'observant toujours du coin de l’œil, accoudé en face de moi. Je remarquai alors qu'au fur et à mesure de ce que l'on pouvait prématurément appeler une conversation, il avait apprit plusieurs choses importantes sur moi, peut-être soupçonné d'autres, tandis que j'ignorais tout de lui. Il avait capté mon attention avec ses questions et ses remarques et, dès lors, je me mis à me demander d'où il venait. Que faisait-il à Londres? Pourquoi est-ce qu'il avait l'air aussi perdu? Et puis, comment avait-il fait pour me retrouver au milieu de tous les habitants de la capitale, moi, ce simple libraire discret qui n'aimait pas forcément la compagnie des autres, encore moins de ses supposés proches? Mais, alors que j'allais lui poser une de ces questions, il me prit de court et me coupa l'herbe sous les pieds en reprenant la parole. Je l'ai jamais lu celui-ci.. Mon préféré reste Les notes d'un souterrain.. Je souris. Comme un con, je le regardais, sourire aux lèvres. Alors c'était vrai, la littérature avait bien un intérêt pour le petit être insignifiant qu'il était. Pour la première fois depuis longtemps, je sortis mon marque page pour m'intéresser à quelqu'un d'autre que Maggie ou Arnie. Je posai le livre sur le bureau et, un bras derrière la tête, je m'appuyai sur le dossier de ma chaise. Portant ma cigarette à la bouche, je ne pouvais enlever ce sourire niait à souhait et si peu ressemblant de ma personne de mon visage. Tu n'as donc pas menti, tu t'intéresses aux livres. Dostoïevski, qui plus est. Je scrutai son visage, comme si je le passai aux rayons x, avant de reprendre. C'est mon auteur préféré. Si tu l'apprécies aussi, je te conseilles d'aller à Saint Pétersbourg et de te trouver un guide ; il t’amèneras faire le tour des lieux emblématiques de Fiodor Dostoïevski. C'est vraiment intéressant, il avait une vie passionnante. Et d'un coup, je sortais à mon tour de ce quasi-mutisme et je me remémorais les souvenirs de notre lune de miel dans l'ex capitale russe, au milieu des palais des tsars. Je gardais le sourire en me rappelant son rire dans la neige, au milieu des musées. Et dire que tout ça, c'était grâce à lui.
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Louis-Marie De Madaure
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyMar 2 Aoû - 17:34

L'angoisse me rongeait peu à peu, comme dans une étrange étreinte. Le temps, capricieux, avait décidé de se ralentir, de me faire souffrir. Comme pour être sûr que je m'imprégnais bien de toute la gêne qui résultait d'une telle scène. Pendant un bref instant, cette infatigable angoisse m'enveloppa de cette chaotique étreinte qui, durant cet instant formidable, me vidait de toute vitalité. Cette angoisse dura le temps que mit la voix d'Arnie avant de s'élever. Cette voix n'était pas particulièrement apaisante, mais elle chassa cette angoisse, cette angoisse constante de me faire détester lorsque je venais à prendre la parole. Après tout, c'était sûrement déjà le cas. Je ne l'écoutais pas, cette voix. Je me contentais de laisser mon regard le scruter, apprécier chaque mouvement de son visage, chacune de ses rides apparaissant furtivement. Je me contentais de supporter ce regard trop noir, ce sourire moqueur. Et mon attention se reportait sur le décor. Sur n'importe quoi. Sur la poussière qui passait. Sur le vide. Sur ses mains. Qu'importe, je m'en foutais bien. Et je soupirais de nouveau, par habitude, par ennui, parce que c'est ce que je faisais tout le temps, ce que je faisais de mieux. Le soupir d'un gamin trop gâté par la vie qui se heurte soudainement à l'ennui. Je hochais vaguement la tête, essayant de lui signifier que je l'avais écouté, bien qu'il était évident qu'il n'en était rien. Et je sursautais, quelques minutes ou secondes plus tard, lorsqu'il reprit la parole. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde, et mon regard, comme mon attention, était retombé sur les détails de son comptoir. Je me suis marié le vingt-huit janvier 2004, dans l'église du coin. Ma fille, Margaret, n'est née que deux ans plus tard, jour pour jour. Le zippo, c'est un cadeau de mon beau-père après la.. Le... Bref, un cadeau de mon beau-père. Instinctivement, je me disais qu'un zippo était un cadeau ridicule. Que c'était terriblement déplacé, vulgaire, inintéressant. Quelle idée étrange d'offrir comme cadeau de mariage un simple briquet. Le genre de chose que même les sans-abris collectionnent. Je n'osais pas rajouter quoi que ce soit. D'avantage lorsque, la seconde suivante, je pris conscience de cette étrange gêne. N'était-il pas censé être amoureux de sa femme ? Et donc être heureux d'évoquer un souvenir de mariage ? Peut-être était-ce le souvenir du beau-père qui était insupportable ? Après tout, cet Arnie semblait bien incapable de supporter qui que ce soit d'autre que son frère. Inconsciemment, j'essayais de fuir cette conversation. Après tout, il n'y avait rien d'autre à dire. Je ne voulais pas partager les souvenirs d'un mariage, trop allergique à l'amour sous toutes ses formes. Je me contentais de noter sa soudaine et très étrange gêne, son regard fuyant, et me demandais comment je faisais pour réussir à gêner aussi facilement les gens par de si simples questions. Peut-être que la curiosité était vraiment mauvaise pour les relations ? J'osais stupidement des épaules, ne sachant pas répondre à mes propres questions. Et presque aussi gêné que le libraire, je fus heureux de trouver une porte de secours à cette conversation ridicule. Tu n'as donc pas menti, tu t'intéresses aux livres. Dostoïevski, qui plus est. Je soupirais, peut-être trop profondément. Reculant instinctivement d'un pas, triturant mon Roméo. Pourquoi est-ce que j'aurais menti ? Avais-je l'air si écervelé ? Après tout, j'avais fréquenté les meilleurs établissements... Je me refermais aussitôt, frustré que l'on puisse me considérer comme une personne si profondément stupide, même si je le pensais aussi. C'est mon auteur préféré. Si tu l'apprécies aussi, je te conseilles d'aller à Saint Pétersbourg et de te trouver un guide ; il t’amèneras faire le tour des lieux emblématiques de Fiodor Dostoïevski. C'est vraiment intéressant, il avait une vie passionnante. Je l'écoutais sagement, comme un enfant à qui l'on raconte sa première histoire jusqu'au merveilleux dénouement. J'essayais de m'imaginer toutes les merveilles que ses mots laissaient espérer. Je m'imaginais les rues de Saint-Pétersbourg, j'esquissais des beautés slaves, j'inventais rapidement des anecdotes que pourrait me vendre un guide quelconque à l'accent savoureux. J'étais redevenu, en l'espace d'une seconde, le grand gamin à l'air stupide. Mais j'étais totalement envoûté, j'oubliais rapidement qu'il me pensait profondément stupide, j'oubliais qu'à la moindre question il semblait se sentir de plus en plus gêné, et je commençais à m'emporter, avec mon comportement trop enfantin, avec un air bien trop enjoué. Tu y a déjà mis les pieds ? C'est comment ? Ça veut dire que tu parles russe ? C'est là-bas que tu as rencontré ta femme ? Elle s'appelle comment d'ailleurs ? J'aimerais tellement y aller.... Je soupirais, laissant retomber l'enthousiasme. J'avais enchaîné les questions avec un tel enthousiasme, une telle fascination, que je lui avais laissé tout juste le temps de répondre à chacune d'elles. Mais j'avais beau me raisonner, me dire qu'avec tant de questions, il risquerait de se braquer à nouveau et ne plus me parler, je n'arrivais pas à apaiser ma curiosité. Je repensais instantanément à mes parents qui connaissaient à peine leur propre quartier, qui ne sortaient presque jamais de chez eux. Je repensais à mon oncle, qui ne me parlait jamais de rien d'autre que de la famille et des choses à savoir, de manière générale, sans jamais aborder l'exotisme de ses voyages. Je repensais à ma jeunesse. Vingt-et-une années passées à Paris, dans le même quartier, dans la même maison, sans jamais mettre les pieds dans la réalité. Je ne connaissais même pas le plaisir de prendre un avion. Ma plus grande folie avait longtemps été de prendre un taxi jusqu'au treizième arrondissement. Londres était mon nouvel exotisme. Et il se trouvait à quelques heures de train. C'était pathétique. Et lui, ce libraire bourru, enfumant sa librairie à longueur de journée, avait vu les beautés du monde, était sorti de chez lui beaucoup plus souvent que moi, et pouvait conter les merveilles d'une ville étrangère. Mon visage se referma rapidement au fil des pensées, s'accompagnant d'un éternel soupir. J'aurais pu rester des heures entières à le dévisager, à me demander ce qu'il avait pu voir, quels pays il avait pu visiter. À lui inventer une histoire. À lui poser des questions sûrement indiscrètes auxquelles il n'aurait pas répondu autrement qu'en me mettant à la porte. Mais le temps passait sûrement plus vite que je ne l'imaginais, et il se ralluma une cigarette. Ce simple geste perdu dans mon champ de vision me ramena soudainement à la réalité, me faisant quitter ce monde imaginaire où je découvrais les joies du voyage. Je n'avais jamais vu quelqu'un d'autre que mon père fumer autant. Et il avait beau être jeune, il n'était pas franchement en bonne santé. Cette étrange similitude me fit prendre la parole, par pure habitude, comme si je parlais encore à mon père. Tu devrais peut-être ralentir, non ? T'as franchement pas l'air en forme. Je haussais rapidement les épaules, comme pour lui faire comprendre que j'étais innocent et qu'il faisait ce qu'il voulait. De toute façon, ma voix était totalement éteinte, presque lointaine. L'habitude parlait à ma place. Je m'en foutais qu'Arnie fume, il pouvait bien fumer treize paquets à l'heure, je n'aurais jamais vu la moindre différence. Je m'en foutais pas mal de faire part d'inquiétude. Je m'inquiétais de tout, ne connaissant rien. Je savais juste qu'il s'en foutrait, lui aussi, tout comme mon père s'en foutait lorsque je lui faisais ce genre de conseils. Après tout, qui s'arrêterait sur les conseils d'un grand gamin que l'on pensait si écervelé qu'on s'étonnait qu'il sache lire un livre fait de phrases et dénué d'images ? L'air de plus en plus sombre au fil de cette presque conversation, je réfugiais de nouveau dans mes pensées, m'imaginant des tonnes de choses sur ces deux frères. Me demandant si Pierre était du genre à partir, lui aussi, à la découverte de l'étranger, à marcher sur les pas des grands auteurs. Peut-être pas au fond, peut-être que lui aussi était aussi minable que moi. Cette pensée me fit vaguement sourire, la famille était sûrement assez grande pour supporter deux minables dans notre genre.

bon : court, nul, en retard. mais, voilà quoi x).
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bohemian rhapsody, lourie Vide
MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyMer 3 Aoû - 10:45

Je ne l'appréciais pas mais je ne le détestais pas. C'était étrange, en réalité. Il m'énervait mais, en contre partie, me permettait également de me détendre. Il avait ce petit air candide sur le visage qui était à la fois détestable et plus ou moins attendrissant. Ce garçon était un paradoxe à lui tout seul. Il vous mettait la tête à l'envers dès qu'il ouvrait la bouche et c'était on ne peut plus déstabilisant. C'est sûrement ce qui m'avait déplut la première fois que je l'ai rencontré. Il était complexe, l'est toujours, et je n'aime pas ça ; je n'aime pas que les gens soient plus incompréhensibles que moi, ils m'ont toujours joué de mauvais tours alors, forcément, j'en garde un très mauvais souvenir. Mais j'avais quand même pris la peine de répondre à sa question par rapport à la date gravée sur le briquet, étant celle de mon mariage avec Jillian. Je m'étais remémoré pour lui des souvenirs qui, malgré le bonheur qu'ils avaient engendrés à l'époque, étaient aujourd'hui les plus douloureux que j'avais en moi. Ma gorge s'était serrée, une boule l'obstruait et les larmes montaient. J'avais ravalé le tout, trop fier pour pleurer devant ce jeune homme qui n'était, après tout, qu'un presque inconnu. Je me surpris alors à espérer pour lui qu'il ne connaisse jamais la douleur, cette difficulté à surmonter après la mort d'un proche. Peut-être qu'il l'avait déjà vécu. Il avait, après tout, un visage morne comme marqué par la disparition d'un être aimé. Mais, dans un sens, je n'en savais foutrement rien, n'ayant jamais apprécié la présence de ma famille auprès de moi, de mes enfants, de ce qui me faisait être celui que j'étais. Je jouais avec les pages de mon livres, prenant son changement soudain de sujet comme une occasion de respirer, de me reprendre, de souffler un coup et de retrouver ce visage froid, distant, fermé que j'arborais tout le temps. Je lui expliquais alors cette histoire que j'avais avec Dostoïevski. Tout le monde en a une, selon moi. Chaque personne ayant lu un de ses livres a une anecdote à raconter aux autres. Moi, c'était mon voyage de noces. Le souvenir de Jillian entrain de rire au bord de la Neva gêlée, se casser la figure sur l'un des trottoirs de la Nevsky Prospekt ou encore me dire qu'elle m'aime au milieu de la visite du palais de l'Ermitage. Tout ça, toutes ces choses aussi belles que douloureuses. Mais j'avais dis à Louis-Marie que Saint Pétersbourg était bien pour l'histoire, notamment celle de l'auteur. J'avais soigneusement évité d'évoquer le prénom de ma femme en espérant qu'il ne le reprendrait pas par la suite, qu'il ne penserait pas que cette petite étincelle dans mes yeux était par rapport à mes souvenirs avec elle dans cette ville aussi froide que magique. C'est mon auteur préféré. Si tu l'apprécies aussi, je te conseilles d'aller à Saint Pétersbourg et de te trouver un guide ; il t’amèneras faire le tour des lieux emblématiques de Fiodor Dostoïevski. C'est vraiment intéressant, il avait une vie passionnante. Et elle l'était réellement. Entre les aléas de son existence, de sa naissance à sa mort en passant par la menace d'exécution du tsar de l'époque, il en avait vécu des choses et je trouvais que ça se ressentait dans ses textes, ses histoires. Il n'était pas qu'un simple écrivain slave parmi tant d'autre, c'était un artiste, un virtuose des mots. Il jouait avec comme un pianiste avec son instrument. Il faisait passer une réelle émotion dans ses écrits et c'est pour cette raison que nous sommes revenus, Jillian et moi, des livres de Dostoïevski plein la valise, des souvenirs pleins la tête, du bonheur plein le cœur. Tu y a déjà mis les pieds ? C'est comment ? Ça veut dire que tu parles russe ? C'est là-bas que tu as rencontré ta femme ? Elle s'appelle comment d'ailleurs ? J'aimerais tellement y aller.. Je haussai les sourcils. Il avait enchainé avec rapidité toutes ces questions, ne me laissant pas le temps d'y répondre une par une, comme si au final la réponse de la précédente comptait moins que celle d’après, encore et encore. J'attendis d'être sûr qu'il ait réellement finit son interrogatoire avant de rire légèrement, étonné par ses capacités respiratoires -sûrement parce que les miennes disparaissaient petit à petit étant de plus en plus défaillantes. Je pris le temps de me rappeler chacune de ses questions avant de leur donner une réponse. Oui, j'y suis déjà allé. Une fois. Il y a sept ans. C'était.. froid, je te le cacherais pas. Je ris légèrement, moi étonné de ça. Mais ça doit être l'un des plus beaux endroits que j'ai pu visiter de tous les voyages que j'ai fais, et je n'ai pas chômé dans la matière pour tout t'avouer. Il était vrai que j'avais énormément voyager, notamment grâce, ou à cause, des contrats avec la mafia. Je repris. Je parle russe, oui. Je l'ai appris à la fac, où j'avais d'ailleurs rencontré Jillian, ma femme. C'est comme ça qu'elle s'appelait. C'était la première fois depuis longtemps que je prononçais à voix haute son prénom, qui plus est devant une personne. Je m'étais tus durant deux ans, depuis sa mort, trouvant toujours un moyen de ne pas parler d'elle ouvertement, ou du moins sans prononcer son patronyme. Ma famille savait parfaitement qu'il fallait l'appeler 'Elle', mes enfants continuait de la nommer Maman et, quand on me demandait si j'étais marié et que je disais que j'étais veuf, les gens préféraient généralement s'arrêter là. Alors, dire son prénom à quelqu'un avait été comme une décharge. Sans que je ne m'en rende compte, une larme avait percé au coin de mon œil et, avant que je ne puisse la retenir, elle se mit à couler et rouler le long de ma joue, atterrissant au coin de mes lèvres. D'un geste machinal, je la balayai d'un revers de main, tout comme celles qui suivirent. Je finis par me ressaisir, ou du moins faire semblant que ce soit le cas, et je remis une cigarette entre mes dents. Je voulais oublier ces quelques sanglots et passer à autre chose. De nouveau, j'entendis la voix de Louis-Marie résonner dans la pièce tandis que j'allumais la sèche. Tu devrais peut-être ralentir, non ? T'as franchement pas l'air en forme. Dans un totale oubli de moi-même, je me mis à rire. Pas nerveusement, pas d'un rire jaune. On aurait put croire que c'était sincère. Et ça l'était, en quelques sortes. Ce devait être la perspective que lui, celui qui ne me connaissait guère, avait deviné que quelque chose clochait et m'en faisait la remarque alors que toutes les autres personnes avec qui je vivais ne s'en étais pas rendu compte ou n'avaient pas le courage de me le dire. Je me sentais bizarre et, sans que je ne puisse rien contrôler, des larmes coulèrent de nouveau le long de mes joues. Je posai alors délicatement le roman sur la caisse et laissai retomber les pieds de ma chaise sur le sol. Coudes sur les genoux, je mis mon visage dans mes mains et ne trouvai pas la force d'arrêter les goutes de rouler sur mon visage. Je restai ainsi un petit moment, peut-être une minute. Je relevai ensuite la tête, essuyant mes yeux sûrement rouges, avant de regarder Louis-Marie et de lui sourire avec une once de tristesse. C'est sûr, j'ai pas la grande forme en ce moment. Puis, rapidement, je repris ce masque de l'homme froid et dur avant de récupérer mon roman. Sans regarder ce cousin dans les yeux, je finis par lâcher après un bref instant de silence : J'ai un cancer.
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Louis-Marie De Madaure
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MessageSujet: Re: bohemian rhapsody, lourie bohemian rhapsody, lourie EmptyVen 5 Aoû - 5:27

L'air était oppressant. Tout cet air restreint s'emplissait peu à peu de nos volutes de fumées respectives ; comme pour mieux me sauter à la gorge, pour mieux s'accrocher à mon épiderme du bout de ses griffes acérées. Je restais silencieux, presque arrogant dans ma droite posture, assommé. Mon cœur était prêt à s'arrêter, à succomber à toute cette soudaine pression. Il perdait peu à peu sa raison, sa cadence, il s'envenimait au rythme des paroles qui me glissaient dessus, sans jamais véritablement m'atteindre. J'essayais d'étirer mes lèvres fines, j'essayais de faire réagir le moindre de mes sens, le moindre de mes muscles. Mais j'étais assommé. Tout ce peu de vitalité qui sommeillait en moi, qui avait bouillis soudainement dans mes veines trop fragiles, qui s'était insinué dans les moindres recoins de mon corps, de mon âme, depuis trop longtemps endormi ; toute cette vitalité disparaissait, glissait hors de moi. Tout cet élan de curiosité s'était finalement dissipé. En un éclair, foudroyant, électrisant – faisant se dresser peu à peu toute ma pilosité. Peu à peu, cette belle stature que je composais, s'ébranlait. Elle fondait, doucement, lentement. Je n'étais plus. Je disparaissais à l'instant où mes lèvres retombèrent en un faciès boudeur, au moment où mes yeux s'assombrirent, mimant mon inertie face au monde. Cette pièce enfumée semblait alors se resserrer peu à peu, se refermer sur moi, sur moi et sur l'espace temps – le ralentissant douloureusement, l'accélérant tout aussi perversement. J'aurais voulu pleurer. J'aurais voulu ressentir mes yeux douloureux. Prendre le temps de battre des paupières. Et soudainement, mon souffle reprit sa cadence, me déchirant la poitrine, me causant la plus grande peine. Soupirant, exultant, reprenant vie, je tentais de me raccrocher aux mots qui venait se heurter jusque moi. J'essayais de repousser par de vains soupirs, par quelques battements de cils emplis d'émotions ces sensations qui coulaient jusqu'à moi par flots violents. Ces sensations me déstabilisaient, m'ébranlaient, m'anéantissaient en se raccrochant à la moindre plaie sentimentale encore entrouverte. En l'espèce de quelques mots rattrapés comme des ricochets, une foule de souvenirs, d'imperfections bâillonnées, refaisaient surface. Ma curiosité me poussait au bord de l'implosion. Me raccrochant aux appuis de son meuble, je me penchais vers Arnie. Pour mieux l'écouter, pour capter quelques mots, pour ne pas totalement sombrer face à des sentiments auxquels il ne comprendrait rien. Oui, j'y suis déjà allé. Une fois. Il y a sept ans. C'était.. froid, je te le cacherais pas. Je ris légèrement, moi étonné de ça. Mais ça doit être l'un des plus beaux endroits que j'ai pu visiter de tous les voyages que j'ai fais, et je n'ai pas chômé dans la matière pour tout t'avouer. Je parle russe, oui. Je l'ai appris à la fac, où j'avais d'ailleurs rencontré Jillian, ma femme. C'est comme ça qu'elle s'appelait. . Je soupirais, d'un soupir doux et irritant pour moi-même. J'esquissais, dans un sursaut, un sourire triste, un sourire rêveur. Je léchais ces gouttelettes de sang qui s'écoulaient de cette blessure que je me faisais en me mordant si fortement l'intérieur de mes joues. Il ne fallait pas que je laisse mes émotions remonter à la surface. Il ne fallait pas qu'il devine cette jalousie que je nourrissais face à l'esquisse d'une vie pleine de vitalité, vivacité, de tout ce qui m'était étranger et pour longtemps inconnu. Mon regard sombre effleura chacun des mouvements d'Arnie, dévorant une quantité de détails insignifiant. Et, reprenant mon souffle, je m'arrêtais enfin, recevant de nouveau un coup à attribuer à une surprise pernicieuse. Elle s'appelait... Je reprenais bêtement ses mots dans un murmure que j'espérais inaudible ; comme pour rendre le détail réel, comme pour me mettre en garde contre moi, pour me prévenir de ne plus jamais effleurer ce sujet qui semblait bien trop sensible.

L'air était terrifiant. L'air était suffocant, oppressant, foutrement inquiétant. Je me reculais, angoissé par une soudaine fragilité effrayante qui semblait renverser le masque de calme et de contrôle d'Arnie. Je tentais de me reculais de ce triste spectacle, de m'en éloigner, d'en éloigner ma conscience. Je me sentais rapidement responsable de cette tristesse incompréhensible qui prenait le dessus sur mon cousin. J'étais terrifié. Terrifié des conséquences qu'avaient mes questions pourtant anodines, terrifié par une telle sensibilité quand je lui en ignorais la moindre once. Je me ratatinais, me recroquevillais sur moi-même. J'étais coupable. J'étais un garçon trop insouciant qui s'immisçait dans l'intimité des gens pour les faire pleurer. Perdu, pris de court, devant un tel spectacle, je sentais que j'étais prêt à verser mes larmes à mon tour. Et pourtant, je n'en fis rien. Je me contentais de m'immobiliser dans la posture hautaine de mon indifférence. Je voulais lui offrir un sourire compatissant, réconfortant, je me contentais de lui adresser une moue boudeuse sur un visage fermé et déjà ailleurs. Je cherchais mes mots, je cherchais ce qu'il était convenu de faire en une telle situation. Je m'imaginais assez fort pour le réconforter d'une parole, d'un geste, d'un élan de compassion. Éternellement prit de court devant la sensibilité des autres, je me refermais sur moi-même, attendant que le temps arrange les choses à ma place. Je me contentais de le contempler, de prendre en considération le moindre de ses mouvements. J'enregistrais la marque de ses cigarettes, je laissais mon regard glisser sur ses doigts agiles qui s'agitaient pour allumer cette cigarette, je le laissais s'accrocher à cette dernière, la suivre jusqu'à sa bouche. Et, sortant de cette coquille vide et incapable que j'étais devenu, ma voix s'échappa de nulle part, résonnant presque dans ce silence déchirant. Tu devrais peut-être ralentir, non ? T'as franchement pas l'air en forme. Ma voix n'avait rien de chaleureuse, elle était plate, atone. Le conseil n'attendait pas de réponse, n'espérait pas d'impact. C'était juste sorti. Rapidement, sans être étudié, sans qu'on s'en rende véritablement compte. Tout comme le rire étrange d'Arnie, que je n'avais encore jamais entendu jusque là. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement, avant de s'assoupir de nouveau dans leur indifférence. Sa réaction aurait pu m'irriter, me plonger dans un bain d'incompréhension, me noyer dans un flot de questions incessant. Mais j'étais indifférent. Ma voix n'avait rien de chaleureuse, elle était plate, atone. Le conseil n'attendait pas de réponse, n'espérait pas d'impact. C'était juste sorti. Rapidement, sans être étudié, sans qu'on s'en rende véritablement compte. Tout comme le rire étrange d'Arnie, que je n'avais encore jamais entendu jusque là. Mes yeux s'écarquillèrent légèrement, avant de s'assoupir de nouveau dans leur indifférence. Sa réaction aurait pu m'irriter, me plonger dans un bain d'incompréhension, me noyer dans un flot de questions incessant. Mais j'étais indifférent. Je le regardais pleurer comme un enfant, je le regardais devenir enfin humain à mes yeux. Et je retenais un soupir de gêne. Je retenais mon envie d'aller le câliner, le réconforter, de peur de me faire assommer et mettre à la porte. Je me contentais de le regarder. C'est sûr, j'ai pas la grande forme en ce moment. J'ai un cancer Je soupirais. Pour une raison qui m'échappait, je n'arrivais à me montrer compatissant. Je lâchais un soupir qui n'avait pas lieu d'être. Je le regardais, sans rien dire, sans rien laisser transparaître derrière cette moue indifférente du garçon trop gâté que j'affichais continuellement. Je restais sur place, immobile, n'affichant ma vitalité que par le battements de mes cils. J'enregistrais les dernières nouvelles que j'avais apprises sur lui. Il va mourir, était celle qui prenait le dessus de la liste. Mais je n'avais rien à rajouter. Je n'étais pas désolé de l'apprendre, peut-être un peu à l'idée qu'il meurt. Je n'étais pas prêt à lui poser de nouvelles questions sur l'évolution de sa maladie, sur sa vie, de peur qu'il ne fonde à nouveau. Je me contentais de lui attraper son livre des mains, le feuilletant mécaniquement, irrité à l'idée qu'il y replonge aussi rapidement. Je lâchais un pathétique Ah oui ? qui ne laissait même pas transparaître de surprise ou d'émotion. Peut-être que j'étais officiellement devenu insensible à tout. Pourtant une espèce de colère se mélangeait à des larmes qui bordaient mes yeux. Et tu continues à fumer comme un pompier parce que t'as pas eu le courage de te flinguer directement ? Dans le genre stupide... Je levais les yeux au ciel, accompagnant cette soudaine insolence dû à une étrange colère propre à l'enfant gâté que l'on voudrait priver de son nouveau jouet. Et je soupirais tout aussitôt. Après tout, il paraît qu'on est tous lâches dans la famille, tu dois sûrement faire parti du lot.... Je laissais échapper cette pensée tout aussi calmement que le reste de mes paroles, m'éloignant de lui, agacé, pour retrouver l'échelle sur laquelle je m'assis de nouveau, décidé à lire le livre que je venais de lui dérober.
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